Être un coach serein en compétition grâce au planning pipi

Le planning pipi

Peut-être que certaines joueuses de Tchouk de l’équipe suisse s’en souviennent encore et pourront vous en parler. Je vais vous partager mon expérience avec cet outil que j’ai utilisé de 2008 à 2014 qui me permettait d’être à 100% pour et avec les joueuses et de faire face sereinement aux imprévus organisationnels des compétitions de Tchouk.

Pourquoi un planning ?

Tout commence par une expérience frustrante de coaching lors des championnats d’Europe de Macolin en 2006. C’était la première compétition, que je coachais, qui se déroulait sur plusieurs salles toutes éloignées d’environ 10 minutes à pied. Le lieu des repas était également éloigné de 15 minutes à pied. Je crois que nous avions la possibilité de nous faire livrer les repas directement aux salles.  Ça parait pas grand chose comme ça mais quand le temps de déplacement n’est pas prévu, ça peut vite perturber l’organisation.
De l’extérieur, le tournoi s’est super bien passé car l’équipe suisse à remporté le titre ! Mais à l’intérieur, je n’ai pas super bien vécu le tournoi. J’avais trop de détails extra sportif à régler, trop de rendez-vous à donner pour se déplacer aux salles, choisir l’heure de livraison des repas et où, décider si on avait le temps de manger au réfectoire de Macolin, quand partir le matin pour être à l’heure à la salle, ne pas trop savoir ou était les joueuses. De plus, le tournois se tenait en suisse, du coup il y avait plein de familles venues nous supporter et les joueuses voulaient pouvoir passer du temps avec elles. Bref…

Beaucoup d’énergie dépensée que je n’ai pas pu mettre pour mon coaching et pour prendre soins des joueuses ou surtout me ressourcer !

En 2008 pour les championnats d’Europe à Usti en Tchéquie, je ne voulais pas revivre la même chose ! On serait à l’étranger, sans connaître le niveau d’organisation du tournois (qui pour moi a été un des meilleurs tournois du point de vue de l’organisation).
L’organisation nous a envoyé le plan des matches et le plan de situation assez en avance pour me permettre d’organiser le maximum de choses depuis la suisse. C’est comme ça qu’est né le planning pipi !

Pourquoi pipi ? car avant les match on à souvent besoin de faire pipi et plusieurs fois en 2006 ce besoin naturel arrivait au mauvais moment… Genre juste quand j’allais commencé le coaching d’avant match, ou pire entre la fin de la présentation des équipes et le début du match…encore pleins de situations faisant monter un peu le stress…

Ok, mais c’est quoi le planning pipi ?

Le planning pipi est une planification minutieuse des journées de tournois comprenant un maximum d’informations.
Je distribuais ce planning à chacune des joueuses de l’équipe. Ainsi tout le monde avait les mêmes informations.

 

Voici un bout du planning que j’avais fait pour les championnat Européen 2014 en Allemagne.

Un plannin d'organisation d'une journée de tounoi

D’autre infos peuvent être indiqués dans le planning pipi.

La routine d’avant match.
Les repas, avec la le lieu et le type de repas, léger ou copieux en fonction du plan des matches.
Les arbitrages et table d’arbitrage des joueuses.
Des rappels pour s’hydrater.
Les moments libre ou les joueuses peuvent voir les amis, copains et famille.
Les moment ou l’équipe est ensemble sans interférence externe.
Les réunions techniques.
Les heures de déplacement.
Les heures de coucher souhaiter.
Les heures de réveille.
Les douches entre les matchs et la température de l’eau pour ne pas ramollir le corps si un match doit avoir lieu ensuite.
etc.

Plus vous mettez d’info, plus le cadre est défini, plus vous vous adapterez facilement à un changement d’organisation ou un changement d’horaire.

Avoir un cadre rassure et permet de la souplesse.

Le planning pipi est un guide qui me permettait de lâcher le stress de devoir réfléchir au prochain rendez-vous, tout était écrit d’avance jusqu’au moment quand aller faire pipi avant un match…

Quand j’ai introduit le planning pipi au sein de l’équipe suisse féminine, j’ai eu à faire face à deux types de réaction.

La première, facile, certaines joueuses trouvaient cela très bien et l’introduction s’est faite facilement.
La deuxième réaction venait d’un sentiment d’infantilisation et de rigidité. Je me suis fait dire : “On est pas des bébés, on sait quand manger, quand aller aux toilettes, j’ai l’impression d’être prise pour une gamine ! “

Ou encore,

“Je ne savais pas que c’était l’armée, les compétitions”.

Certes, de l’extérieur avant un championnat, ça peut paraître rigide est militaire mais croyez moi après 3 jours de tournois avec déjà 5-6 matches dans les jambes et dans la tête,

qu’est-ce c’est cool d’avoir une feuille qui nous dit quoi faire, quelles affaires prendre, quand et où on va manger.

Les joueuses et le coach surtout peuvent se concentrer sur les matches importants, leur corps, prendre le temps de faire le vide et se libérer l’esprit des contraintes organisationnelles pour ne penser qu’au sport et à la performance.

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